samedi 16 avril à partir de 17h au Dar Lamifa :
Projection de la Commune (Paris, 1871) de Peter Watkins (2000, 5h45)
le dimanche 17 avril à partir de 15h chez Jadis Igor :
Journée de discussion/atelier
Les habitants, les usagers, les forains se regroupent pour s’opposer au projet de la ville de « restructurer » le marché de la Plaine et de "faire opérer un saut qualitatif" à la place Jean Jaurès. Nous savons aujourd’hui ce que ces mots recouvrent, pour les avoir vus mis en œuvre Rue de la République ou Cours d’Estienne d’Orves à Marseille, mais aussi partout en France, en Europe et au-delà : confiscation, aseptisation et sécurisation des centre-villes, expulsion des classes populaires, gentrification.
Primitivi suit l’affaire de près, fait des chroniques, de la "concertation de rue", projette le résultat sur la lucarne (outil mobile de captation et de diffusion de films) ou sur les murs lors des mobilisations collectives.
Et puis dans tout ça on s’est aussi rappelé de la Commune, le film inclassable et mythique de Peter Watkins. L’histoire de la Commune de Paris y est racontée du point de vue du peuple et interprétée par 200 participants qui incarnent leur personnage jusqu’à la confusion. Un ovni ou fiction et documentaire historique, passé et présent se mélangent.
Plus qu’à l’histoire même du surgissement populaire de la Commune, on a pensé à cette expérience cinématographique collective remarquable. Comment le processus de réalisation du film a permis une libération individuelle et collective de la parole. Comment les terrains du débat voulus par Watkins, ont débordé sur la vie et l’actualité. Comment ce film nous concerne tous, primitivi en tant que média, les habitants et les usagersde la ville en tant que force collective potentielle.
vraiment, de discuter de cette manière de fabriquer une histoire commune et de penser le cinéma comme principe actif de transformation sociale.
le premier, samedi 16 avril 2016, le film sera projeté. Il dure presque 6h, on fera une pause (auberge espagnole, chacun apporte de quoi partager) à la moitié.
le deuxième jour, nous vous proposons de consacrer le temps qu’il faudra pour échanger sous la forme de discussions et autres avec Patrick Watkins, fils du réalisateur et plusieurs représentants de l’asso Rebond pour la Commune et avec toutes les personnes curieuses d’engager une réflexion commune sur "quoi faire ensemble ?".
Pour défricher, on vous propose un texte pondu récemment sur la Commune :
Peter Watkins intervient dans ce film en forme de monologue pour introduire la Commune (Paris, 1871). Mais il se concentre surtout sur la présentation de son analyse de ce qu’il appelle la Monoforme et l’Horloge Universelle ou, pour faire trés (trés) court sur la manière dont les productions médiatiques (actualités, reportages) et la plupart des productions cinématographiques sont formatées dans leur structure au montage et dans le développement du propos. Ces objets audiovisuels construits selon les codes de la Monoforme, très majoritaires dans ce médium, soutiennent une vision du monde individualiste, compétitive et belliqueuse.
Ce film de 31’ fait partie du bonus du DVD de la Commune.
Il s’agît d’une association pour la promotion et la diffusion de La Commune (Paris 1871) de Peter Watkins. L’histoire de Rebond remonte au 8 janvier 2000, lorsqu’une cinquantaine de " comédiens " et techniciens du film se sont réunis pour préparer un premier week-end d’expérimentation à la Maison Populaire de Montreuil, les 11 et 12 mars.
Intitulé "Rebond Ð média et immédiat", cet espace de rencontres et de réflexions rassembla près de 300 personnes et de nombreuses associations (Les Amis de la Commune, Droits Devant !!, Attac, Coordination permanente des médias libres, Max Havelaar ...) autour de débats, projections, concerts et autres activités collectives et festives. L’objectif principal de cette première expérimentation était d’explorer de nouvelles formes de relation à l’Ïuvre cinématographique en essayant de développer vers l’extérieur ce qui se tramait dans l’image.
Face aux difficultés rencontrées par la distribution d’une oeuvre d’une telle envergure (de par son contenu, sa durée et sa forme), l’association Rebond s’est également interrogée sur sa capacité à prolonger ce processus de résistance et de participation au-delà du film et dans la durée. C’est pourquoi des participants à La Commune mais également certains " spectateurs " ont décidé de se réunir pour accompagner la diffusion du film en proposant des débats et des interventions témoignant de la richesse et de l’originalité de cette démarche créative et politique, humaine et collective.
Avec la profusion de questions contenues dans La Commune, sa diffusion peut faire l’objet d’une conception inédite avec toute association, comité d’entreprise, établissement éducatif, etc. Les membres de Rebond (acteurs du film, militants, artistes, historiens, etc.) se proposent de partager leurs expériences et réflexions pour que le film soit l’occasion d’une réelle rencontre entre un mouvement de paroles et des images en mouvement.
« Ce processus d’interaction poursuivi par certains des comédiens constitue un merveilleux hommage à la réalisation de La Commune. Rebond est sans doute le plus important aboutissement de tous les processus de tournage de mes films, et démontre clairement que ce pour quoi je me bats depuis les années 60 est concrètement possible Ð à savoir que nous pouvons développer un processus au sein des médias audiovisuels pour se libérer entièrement des contraintes du petit écran, afin de développer un processus qui aille bien au-delà, et qui d’une certaine façon est au moins aussi important Ð que l’expérience que l’on peut tirer en tant que spectateur » Peter Watkins, février 2000